Humanités numériques : prêt(sque)

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L’informatique est entré dans le monde des chercheurs en sciences humaines depuis longtemps déjà. On présente souvent le père Roberto Busa comme l’un des initiateurs de ces pratiques, qui avec l’aide d’IBM a automatisé l’analyse lexicale des textes de Thomas d’Aquin dès le début des années 1950.

Il est donc tout naturel que les recherches en linguistique soient déjà familiers de ces enjeux depuis longtemps. Y compris à Nice.

Néanmoins, le traitement informatisé n’est pas la seule dimension de ce qu’on appelle désormais les humanités numériques.

Il a fallu quelques années pour que la communauté scientifique intègre que les promesses apportées par le numérique changeaient non seulement les outils de la recherche, mais aussi ses perspectives.

Et c’est finalement tout une nouvelle culture qui se met en marche.

Manifeste des Digital humanities – THATCamp – Paris 2010 – image Wikimedia Commons – CC-BY-SA-2.0

Les digital humanities, ou humanités numériques, sont une idée dans l’air du temps, dont la vogue n’est pas sans rappeler celle du web 2.0 il y a quelques années.

Digital Humanities - Recherches enregistrées par Google Trends (2004-2014)

Néanmoins l’expression est également un concept permettant de désigner les conséquences sur la nature même de l’activité de recherche, notamment :

  • l’accès facilité aux données
    Auparavant, le temps du chercheur ou du doctorant pouvait être consacré à simplement constituer un corpus. L’alimentation de ce corpus justifiait en soi des mois ou années de recherche (à charge pour les successeurs de l’exploiter).
  • le passage de l’échantillon aux Big Data
    les historiens travaillent souvent sur des archives éparses, clairsemées — bref : rares.
    Exploiter l’état des paroisses et des feux de 1328 ne ressemble pas vraiment à l’utilisation qu’on peut faire des bases Insee relatives à la population française (et toutes autres sources parallèles). L’utilisation de ces données ne va pas de soi.
  • La production scientifique : les confrères n’attendent plus seulement de pouvoir bénéficier de l’article final. Les données brutes qui ont servi à l’élaborer, voire la base de données constituée pour l’occasion, doivent être mises à disposition.
    Donc en ligne.
    Donc dans des formats exploitables (et il y a une vie après le CSV).
  • La publication scientifique : Word, ce n’est pas une machine à écrire avec écran et la possibilité de cliquer sur Ctlr+Z. De même, le numérique, ce n’est pas que de la bureautique.
    La diffusion en ligne permet de produire autre chose que du texte : des PDF contenant des images 3D, des frises chronologiques dynamiques — plus largement, toute une diversité de possibles sur la manière de donner à voir les résultats de la recherche

    Source : "Map Geocoded data with Gephi" - 17 mai 2010

    Source : « Map Geocoded data with Gephi » – 17 mai 2010

  • La diffusion scientifique au plus grand nombre.
    Internet ouvre un champ nouveau de lecteurs : les citoyens.
    Mais cette large diffusion n’est possible que si certains acteurs ne remettent pas des enclosures informationnelles, c’est-à-dire des barrières (juridiques, financières, techniques) qui dépossèdent le grand public du savoir produit dans les établissements de recherche.

Humanités numériques + bibliothèques = ?

Avec les humanités numériques, il est question de ressources, il est question de formats, de gestion, de traitement et d’enrichissement des données, de production scientifique, de pérennité, d’accès, de droits de réutilisation, de diffusion du savoir.

Bref, il est question de plein de dimensions dont les bibliothèques sont familières. Où elles peuvent accompagner les projets de recherche, par exemple :

  • sur l’identification des référentiels à exploiter pour produire et publier des données
  • sur les licences disponibles à associées à ces jeux de données, et plus globalement sur leur mode de gestion
  • sur les questions de T&D mining (et notamment les services – ou pas – proposés par les grands éditeurs)
  • sur la diffusion du savoir, notamment avec la mise à disposition immédiate via une archive ouverte

 

Pour aller plus loin

 

 

Le chercheur et les réseaux sociaux ? Bonne question !

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dandelionNous relayons ici une enquête nationale sur les réseaux sociaux de la recherche. Si vous êtes enseignant-chercheur ou doctorant à l’UNS (ou ailleurs…), que vous soyez un adepte des réseaux sociaux ou un néophyte, vos réponses sont importantes et permettront aux bibliothécaires et professionnels de l’information scientifique d’étudier les outils et processus de diffusion des résultats de la recherche en phase avec vos besoins et vos pratiques quotidiennes.

A un niveau plus local, si vous avez des questions ou des remarques sur cette enquête ou plus largement sur l’open access, n’hésitez pas à contacter le pôle Publications des BU de l’université Nice Sophia Antipolis, qui participe notamment au groupe de travail pour l’accès ouvert aux publications de la recherche (GTAO) lancé par Couperin.

Merci d’avance de votre participation !

Dans le cadre du projet européen FOSTER, le consortium COUPERIN qui réunit tous les établissements d’enseignement supérieur et de recherche souhaite mettre en place des actions de communication, de sensibilisation et de formation à l’Open Access à destination des chercheurs.

Afin de comprendre les processus d’échanges informels à l’œuvre dans les communautés de chercheurs pour mieux valoriser l’Open Access auprès d’eux, je souhaite connaître vos usages et pratiques des réseaux sociaux de la recherche et de l’Open Access.

 Merci par avance de votre participation à cette enquête rapide (10 minutes maximum) avant le 20 juin 2014

enquete
« Entre réseaux sociaux de la recherche et Open Access auprès des chercheurs »

Contact Couperin :
Stéphanie Vignier
‘’ Réseaux sociaux de la recherche’’
Tel : 04 72 43 70 31
stephanie.vignier@insa-lyon.fr

Wanted ! Votre avis sur Springer…

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springer2Le contrat Springer arrive à échéance fin 2014.
Le consortium Couperin, pour se donner le temps de négocier une évolution du modèle économique, a proposé une reconduction transitoire du contrat en 2015.
Nous souhaitons évaluer avec vous la pertinence et l’intérêt de ces revues.
Si vous êtes enseignant, chercheur ou doctorant, nous vous remercions de bien vouloir consacrer quelques instants à répondre à  un questionnaire en ligne d’ici le 17 juin 2014.

enquete

Springer est un éditeur important notamment en STM. En 2013, le nombre total d’articles déchargés sur cette plateforme était de 24 520,  pour un coût à l’article de 3,17 €. Pour cette ressource, les disciplines les plus consultées à l’UNS sont médecine et sciences de la vie (entre 20 et 23% chacune), puis chimie et mathématiques (9 à 10% chacune), physique et ingénierie (7 à 8% chacune). L’ensemble des sciences humaines représente moins de 10% des consultations.

Nouveau ! Archives IOP et OUP !

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Image Tomas Laurinavicius

Image Tomas Laurinavicius

Grâce à deux nouvelles licences nationales, 372 revues sont à portée de clic pour tous les établissements d’enseignement et de recherche.

 

  • 108 titres de l’Institute Of Physics (IOP) – éditeur spécialisé en physique – depuis l’origine jusqu’en 2012.
  • 264 titres des éditions multidisciplinaires Oxford University Press – depuis l’origine jusqu’en 2010.

 

L’accès à ces ressources est ouvert pour l’UNS, sur place et à distance. Il vient compléter les abonnements de l’université : années en cours pour l’IOP, et depuis 2010 pour un bouquet de revues médicales OUP.
Vous pouvez dès maintenant vous connecter à partir de la page des ressources de notre portail. L’accès par titre dans l’outil de recherche des bibliothèques sera prochainement disponible.

Plus d’informations sur le site Licencesnationales.fr

Le coût de la connaissance

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Il y a 2 ans, le mathématicien Tim Gowers lançait la pétition du Cost of Knowledge, invitant les chercheurs à ne plus participer aux comités éditoriaux de revues publiées chez Elsevier, quand dans le même temps le coût des abonnements à ces revues continuait de croître d’une manière de plus en plus insoutenable pour les universités.

Comme il le constate lui-même dans un long billet paru fin avril, en dépit du nombre conséquent de signatures, aucun comité éditorial de revue n’a pour autant quitté Elsevier, ou fait pression d’une manière telle que les choses aient au final beaucoup changé en 2 ans.

 

Illustration TheCostOfKnowledge

Image Flickr par Giulia Forsythe – CC-BY-NC-SA-2.0. Inspiré par l’initiative TheCostOfKnowledge de Tim Gowers

 

Tim Gowers prend le problème par un autre bout : rassembler des éléments d’informations (« some facts ») sur la situation actuelle des universités du Royaume-Uni et ce que les produits Elsevier leur coûtent.

S’ensuit une longue quête de plusieurs mois, donc un long billet de plusieurs milliers de mots, qui se lit comme un récit et qui dévoile de nombreuses informations.

 

3 dimensions principales y sont abordées :

  • Le modèle économique actuel
    Explications sur ce qui compose le prix d’un abonnement chez Elsevier, d’où il vient, ce que sont les négociations par consortiums d’établissements : existe-t-il un modèle idéal ?
  • Les modalités du modèle
    Ce que ce modèle coûte aux universités. Pour y voir plus clair, Tim Gowers a écrit à de nombreux établissements (et à Elsevier même) pour obtenir des données chiffrées, en appelant notamment au Freedom of Information Act
  • Les informations dont on dispose (ou pas) sur les 2 premiers points
    ou plus exactement la difficulté à obtenir de telles informations

Ce billet doit conduire à réfléchir sur la situation française, évoquée d’ailleurs par l’auteur, avec le nouveau contexte de licence nationale, dont le modèle (économique et de services) a déjà entraîné de nombreux débats sur internet.

Si la longueur, combinée à la langue, peut vous décourager, vous pouvez passer par la traduction intégrale en français de ce billet.

Sa lecture en vaut vraiment la peine !

L’article original (en anglais)L'article original (en anglais)

 Elsevier Journals – Some facts

 

 

Traduction de l’articleTraduction de l'article

 

 

 

 

Crazy Stairs at the KPMG Building in Munich – Photo FlickR par Alaskan Dude – CC-BY-2.0

Test Vocable

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Un test est ouvert jusqu’au 15 juin sur le magazine Vocable (anglais/allemand/espagnol). Merci de prendre ensuite quelques instants pour nous donner votre avis !

vocable
Cette revue permet l’apprentissage des langues par l’actualité, avec différentes fonctionnalités

  • Magazine Karaoké Vocable (lecture et écoute d’articles, avec la traduction des mots difficiles dans leur contexte par des traducteurs professionnels).
  • Conversation Karaoké (débats et interviews en V.O. basés sur les thèmes d’actualité du magazine).
  • Recherche de contenus (articles, fichiers audio, vidéos, quiz…)  à partir de différents critères : thème, mot-clé, niveau CECRL et règle de grammaire
  • Tests de niveau Cadre européen (CECRL), et TOEIC pour l’anglais.

 

Pour une bonne consultation, il est nécessaire de disposer du plug-in Flash d’Adobe (version 8 et sup.), et de haut-parleurs ou d’un micro-casque pour utiliser les ressources audio. Les versions de navigateur minimales sont :

  • Sur PC, IE version 8 ou plus, Chrome version 21ou plus., Firefox 3.6, 10 ou plus.
  • Sur Macintosh, Chrome version 21ou plus, Firefox 3.6, 10ou plus.
  • Sur Linux, Chrome version 21ou plus, Firefox 3.6, 10 ou plus.

Bonne navigation !

Tout Jstor en test jusqu’à fin juin !

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Bill Nicholls - CC-By SA 2.0

Bill Nicholls – CC-By SA 2.0

Un test est ouvert sur toutes les collections d’archives (Archive Journal Collections) et sur les abonnements courants (Current Scolarship Program) de Jstor (à l’exception des ebooks) jusqu’à fin juin 2014.

Testez l’ensemble de JSTOR !

Qu’en pensez-vous ? Vos besoins sont-ils couverts par nos abonnements ? Aidez-nous à le savoir en remplissant cette enquête rapide.

Les BU de l’UNS sont actuellement abonnées à 3 collections d’archives (Mathematics & statistices, Arts and Sciences III, Arts & Sciences VII) représentant 574 revues en mathématiques et sciences humaines. Pour en savoir plus, un tutoriel est à votre disposition.

 

Cairn : lifting de printemps

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Cairn fait peau neuve, en améliorant son interface, et en sortant une version anglaise.
L’occasion de refaire un point sur cette ressource précieuse en SHS car :

Découvrez l’offre dans votre discipline
cairn

L’interface simple et conviviale permet de feuilleter par discipline et par titre, ou de rechercher des articles précis.

Pour les revues, le texte intégral est disponible en HTML et PDF avec toutes les fonctionnalités de ces formats. En créant un compte, il est possible de recevoir une alerte à parution d’un nouveau numéro, de créer une bibliographie pérenne et de gérer un historique de ses recherches.

Pour les Que-sais-je, un mode de feuilletage en ligne des pages numérisées est proposé. Il se fait par chapitre, avec passage aux autres chapitres via le sommaire de gauche. L’impression est prévue dans l’interface. Le copier-coller est possible via le clic droit de la souris, quoique peu convivial.

A noter, l’université n’est pas abonnée à l’intégralité des ressources disponibles sur Cairn. Par défaut, seuls les titres abonnés sont actifs, mais vous pouvez choisir dans votre compte personnel de modifier ce paramétrage

Comment utilisez-vous cette ressource  pour vos cours ou vos recherches ? Quelles améliorations souhaiteriez-vous? N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires !

Baisse des achats de manuels en BU

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BrokenSphere - Licence CC-BY SA 3.0

BrokenSphere – Licence CC-BY SA 3.0

Les résultats de la dernière enquête de l’Association des Directeurs de Bibliothèques Universitaires (ADBU) sur les budgets des bibliothèques universitaires viennent d’être publiés.
Avec un constat : confrontées à une augmentation continue du prix de la documentation électronique recherche, les bibliothèques n’ont plus les moyens d’acheter des livres. C’est aussi le cas à l’UNS.

A lire sur le site de l’ADBU

Publier sa thèse, oui, mais pas n’importe où !

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editeurs_oldPeut-être avez-vous déjà reçu un courriel vous proposant de publier votre mémoire, article ou thèse chez VDM Verlag, aux Editions Universitaires Européennes ou aux Presses Académiques Francophones, (qui n’ont d’universitaires et d’académiques que le nom) ?

Vous n’êtes pas le ou la seul(e) ! Depuis quelques années, les boîtes mail des étudiants, doctorants et enseignants chercheurs sont régulièrement spammées à grande échelle par ce type de message.

Cela peut sembler alléchant et en tant qu’auteur, vous êtes libre de choisir où et comment publier votre thèse. Mais avant d’y donner suite nous vous conseillons de consulter les nombreuses mises en garde diffusées un peu partout sur le web, notamment celle des presses de l’Université du Québec, sans oublier de lire les commentaires.

Pour résumer ces mises en garde :

  • Si vous voulez avoir votre thèse sous forme de livre pour l’offrir à vos parents ou votre petite cousine à Noël, allez-y !
  • Mais si vous voulez valoriser votre travail, le diffuser le plus largement possible, conserver vos droits et développer votre CV, stop !

Parce que finalement, ces maisons d’impression à la demande ne sont pas des éditeurs, n’ont pas vraiment de ligne éditoriale, et n’apportent rien au niveau rédactionnel ou scientifique :

Par exemple, une thèse publiée chez un éditeur scientifique n’est jamais la même version que la thèse soutenue, comme l’explique un maître de conférence de l’université de Caen sur son blog. Et les Editions universitaires européennes et consorts vont se contenter d’imprimer votre thèse à partir d’un fichier PDF que vous leur fournirez.

Cela pourrait même être préjudiciable pour votre carrière et faire tache sur votre CV. Et pour finir, comme le plus souvent vous devez céder tout ou partie de vos droits d’auteurs, cela vous empêchera par la suite d’utiliser à nouveau votre travail aussi librement que vous le souhaitez.

De notre côté, pour donner de la visibilité à votre thèse, nous vous conseillons tout simplement d’autoriser sa diffusion en ligne dans le cadre du programme de dépôt et de diffusion des thèses électroniques de l’UNS et de contribuer ainsi au mouvement du libre accès. Et rien ne vous empêche de rechercher un éditeur en même temps, et il est même possible que grâce à la publication en ligne ce soit lui qui vous contacte !

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