Ce billet est le deuxième d’une série consacré à la veille et à l’intelligence économique.

« Au croisement de l’information et de la stratégie ? »  Que désigne cette citation de François Moinet ?

Il s’agit de l’intelligence économique, un  terme très en vogue ! On parle là d’une démarche spécialisée au monde de l’économie et des entreprises contrairement à la veille qui peut tout à fait s’exercer dans n’importe quel domaine.  En même temps, l’intelligence économique est plus large puisqu’on peut dire qu’ elle englobe la veille qui est un des ses outils.

 

Intelligence-eco

Comme l’explique le texte fondateur de la démarche en France, le rapport Martre :

La notion d’intelligence économique implique le dépassement des actions partielles désignées par les vocables de documentation, de veille (scientifique et technologique, concurrentielle, financière, juridique et réglementaire…), de protection du patrimoine concurrentiel (…) Ce dépassement résulte de l’intention stratégique et tactique, qui doit présider au pilotage des actions partielles et au succès des actions concernées, ainsi que de l’interaction entre tous les niveaux de l’activité, auquel s’exerce la fonction d’intelligence économique : depuis la base (internes à l’entreprise) en passant par des niveaux intermédiaires (interprofessionnels, locaux) jusqu’aux niveaux nationaux (stratégies concertées entre les différents centres de décision), transnationaux (groupes multinationaux) ou internationaux (stratégies d’influence des États-nations).

Bref, l’intelligence économique, repose en partie sur la surveillance l’analyse d’un ensemble d’informations, mais va au delà : on parle notamment de gestion des risques pour l’entreprise, de protection de son patrimoine immatériel, de stratégie et d’influence. Pour mettre en oeuvre ces processus il faut des organisations réactives et capable d’anticiper les évolutions pertinentes.

Le saviez-vous ? Il existe en France depuis 2009 une délégation interministérielle à l’intelligence économique, qui présente le concept ainsi : « L’intelligence économique (IE) consiste à collecter, analyser, valoriser, diffuser et protéger l’information économique stratégique, afin de renforcer la compétitivité d’un Etat, d’une entreprise ou d’un établissement de recherche. » Son fonctionnement a été modernisé et formalisé par le décret 2013-759 du 22 Aout 2013.

L’intelligence économique n’est en effet pas qu’un enjeu interne aux entreprises, c’est un enjeu important des politiques publiques. En France en effet le monde de l’entreprise a pris un certain retard sur ces questions, notamment parce que les dirigeants ne perçoivent pas toujours comment rendre opérationnelles ces démarches afin qu’elles apportent une vraie valeur ajoutée à leur gouvernance.

Pour en savoir plus :

Le guide de l’intelligence économique [en ligne] / directeur de collection, Philippe Gloaguen ; coordination éditoriale, Thomas Legrain ; avec la collaboration de Véronique de Chardon et Emmanuelle Bauquis ; à l’initiative de la Délégation interministérielle à l’Intelligence économique (D2IE), du Conseil supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables (CSOEC), du Conseil National des Barreaux, de l’Ordre des avocats de Paris, de la CGPME Paris Île-de-France, de Groupama et de Thomas Legrain Conseil. – [Édition 2012]. Disponible sur : http://www.intelligence-economique.gouv.fr/sites/default/files/guide_du_routard_-_intelligence_economique_-_2012.pdf