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Visite du centre de documentation et de l’Écomusée du Pays de la Roudoule (septembre 2023)

Écomusée de la Roudoule (photo B. Person)

L’établissement situé dans l’arrière-pays niçois, appelé Roudoule, écomusée en terre gavotte, est entré dans notre réseau en 2022, mais ce n’est que tout récemment que notre équipe a pu le visiter.

Au cœur du village de Puget-Rostang (Alpes-Maritimes), au sein des ruelles tout en pierres, se trouve l’écomusée. Nous entrons dans une salle, ancienne ruelle du village maintenant couverte, qui nous donne accès à la boutique où sont vendus des ouvrages locaux ou édités par le musée, ainsi que de l’huile essentielle de lavande produite dans le cadre d’ateliers dans l’autre lieu de l’écomusée dédié à la médiation appelé « La ferme de Bertrik ».

Le centre de documentation permet de consulter sur place de nombreux ouvrages, rapports, romans du terroir, et documentaires sur la vie locale. L’un des chantiers en cours porte sur le rangement et le récolement des revues de la presse ancienne et locale, conjointement à leur catalogage dans le Sudoc et à leur numérisation. Actuellement 40 notices bibliographiques ont été créées dans le Sudoc et d’autres sont en cours de création, avec la collaboration de l’équipe du centre de documentation. La priorité étant donnée aux titres rares, comme le précieux Bulletin de l’AEMBA, Association entrevalaise de mycologie et de botanique appliquée qui est une revue de prestige pour les mycologues du monde entier et disponible en très peu d’exemplaires, ou encore le Cahier de St Léger, Le Petit Alpin ou autres bulletins municipaux permettant ainsi aux spécialistes d’histoire régionale et amateurs de généalogie d’approfondir leurs connaissances sur la vie de cette vallée. Un travail de publication est également mené par le Musée : catalogue d’expositions, ouvrages, journal de l’Ecomusée…

Deux salles d’expositions permettent de mettre en valeur les objets issus de leurs collections ainsi que les activités des habitants de la vallée, le patrimoine de ce territoire, avec une scénographie très ludique et accessible. Le label « Musée de France » a été délivré par le Ministère de la culture à l’Ecomusée du Pays de la Roudoule : il garantit la qualité de l’action culturelle et des recherches scientifiques menées.

Bruno Leclerc, responsable de l’écomusée, nous a fait visiter les deux expositions en cours, visibles jusqu’à fin octobre 2023. Les expositions se renouvellent régulièrement, c’est une réelle volonté du responsable et elles sont entièrement démontables, pour leur permettre de venir directement au contact du public, en itinérance, dans des établissements scolaires et des municipalités le demandant.

La 1ère exposition présentée en ce moment s’intitule « Des rails dans la montagne » : elle raconte de la construction du « Train des pignes », la ligne de chemin de fer entre Nice et Digne-les-Bains. Elle montre les conditions de vie des ouvriers pendant ce long chantier et à quoi pouvait ressembler la vie à bord de ce train avec des objets comme des fauteuils, des composteurs de billets, ainsi que l’impact culturel de cette ligne utilisée comme décor de films.

La seconde exposition, « Fruits oubliés des Alpes d’Azur », en collaboration avec une ethnobotaniste et bénéficiaire d’un financement européen (projet Leader), recense et explique les variétés de fruits rares trouvables dans le haut-pays, et tous les savoirs et savoir-faire liés à la présence de ces fruitiers : les greffes, la cueillette, la conservation et transformation en objets de consommation comme des huiles, des alcools…

Le centre de documentation et sa bibliothèque numérique (Alpes Azur Patrimoine) nous avaient été présentés lors d’une précédente rencontre annuelle du réseau Sudoc-PS en 2021. Retrouvez le compte-rendu détaillé des présentations de cette journée sur notre blog.

Écomusée de la Roudoule (photo B. Person)

Écomusée de la Roudoule (photo B. Person)

 

La Bibliothèque du CEPAM, à Nice

Dans notre billet précédent nous avons mentionné la bibliothèque de recherche du laboratoire CEPAM (Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen âge). Il nous a semblé opportun de visiter cette bibliothèque afin de la présenter au réseau. Nous avons été reçus par Myriam Traina et Dominique Trousson, documentalistes de la bibliothèque.

A l’origine du CEPAM il y avait le Centre de Recherches Archéologiques (CRA) créé dans les années 1970 sur la technopôle de Sophia-Antipolis à Valbonne. En 2000, le CRA fusionne avec le Centre d’Études Médiévales (CEM) pour former le Centre d’Étude Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (CEPAM – UMR 6130). Puis début 2012 le CEPAM change de nom pour devenir Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (UMR 7264). Ce laboratoire fait partie d’Université Côte d’Azur, et il est implanté sur le campus Saint-Jean d’Angély à Nice (bâtiment de l’Horloge).

Le laboratoire dispose d’une importante bibliothèque spécialisée en archéométrie (partie de l’archéologie qui utilise les méthodes physiques et chimiques) et en sciences naturelles appliquées à l’archéologie. Les périodes chronologiques étudiées vont de la préhistoire à la période médiévale, pour un espace géographique couvrant surtout l’Europe et plus particulièrement la France et le bassin méditerranéen. Le fonds contient 15 500 ouvrages et 724 titres de périodiques, dont 130 abonnements vivants (467 de ces périodiques sont signalés dans le Sudoc).

Les collections de la bibliothèque sont localisées dans la bibliothèque universitaire de Saint-Jean d’Angély : une partie en libre accès au deuxième étage de la BU, et une autre partie en magasin. La bibliothèque du CEPAM est accessible du lundi au vendredi de 8h à 20h. La documentaliste est présente les lundis, mercredis et vendredis. L’accès est réservé aux membres du laboratoire, aux doctorants et master 1 et 2 (MSH). Les documents sont consultables sur place.

Bibliothèque du CEPAM. Photo E. Rauzy

Concernant le signalement des collections, la bibliothèque fait partie du réseau Frantiq (Fédération et Ressources sur l’Antiquité) auquel participe une cinquantaine de bibliothèques spécialisées en France et deux bibliothèques en Égypte, Alexandrie et Louxor (à noter que le Centre de Recherches Archéologiques de Valbonne faisait partie des 4 membres fondateurs de Frantiq dans les années 1980). La mission principale de ce réseau est de rassembler les catalogues de recherche de bibliothèques spécialisées pour faciliter l’accès aux ressources. Dans le catalogue on peut consulter directement le fonds du CEPAM en sélectionnant dans la liste déroulante des bibliothèques l’intitulé « Nice – CEPAM ». Il est intéressant de souligner le signalement dans cette base d’environ 15 000 articles et tirés à part, dont les articles sur le département des Alpes Maritimes qui ont été systématiquement dépouillés pendant une dizaine d’années.

Parmi les projets en cours du CEPAM on peut signaler Zoomathia. Ce projet a pour but d’étudier la manière dont se sont constituées et transmises les connaissances en matière de zoologie, à travers les textes et l’iconographie, au cours d’une période qui va de l’antiquité tardive au Haut Moyen Âge. Ces travaux de recherche devraient aboutir à l’élaboration d’un thésaurus annoté du corpus de textes zoologiques.

A noter : le CEPAM organise chaque année les Rencontres internationales d’archéologie et d’histoire de Nice Côte d’Azur. La 43ème édition aura lieu en octobre 2023.

 

Visite du Centre de documentation du Musée Terra Amata, mars 2023

Musée Terra Amata, Nice

Début mars nous avons eu le plaisir de visiter le centre de documentation du Musée Terra Amata à Nice, spécialisé dans le domaine de la préhistoire. Nous avons été accueillies par Bertrand Roussel, directeur des musées d’archéologie de Nice (également directeur du site archéologique de Cimiez), accompagné de Jonathan Lamia, médiateur et responsable du centre, et de Michèle Gonin (BMVR).

Le fonds documentaire, particulièrement riche pour certaines recherches régionales, vient compléter la bibliothèque de recherche du laboratoire universitaire du CEPAM (Cultures et Environnements Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge, un laboratoire d’Université Côte d’Azur) dans les domaines du paléolithique mais aussi du néolithique. La bibliothèque est abonnée à des revues phares comme le Bulletin de la société préhistorique française, L’anthropologie, ou encore Archéam : revue d’archéologie des Alpes-Maritimes. Elle propose des ouvrages spécialisés, des comptes rendus de congrès, et conserve de nombreux tirés à part. Un travail de veille documentaire est également instruit sur la préhistoire régionale. Toutes ces collections sont signalées dans le catalogue de la BMVR de Nice. Une salle de consultation de la documentation est accessible au public sur rendez-vous.

Par ailleurs, un membre de l’équipe se consacre au récolement des objets. On compte actuellement 100 000 objets classés et identifiés par une fiche. Ces fiches sont répertoriées dans un logiciel appelé Micromusée. Pour l’instant ce logiciel n’est accessible qu’en interne mais à terme il sera accessible au grand public.

Le musée de Terra Amata a pour projet de s’affirmer progressivement comme un lieu pivot du développement de la culture scientifique. Pour se faire, des conférences ont lieu chaque mois au sein du musée dans la salle de conférence de 60 places. Des visites et de la médiation envers un public à besoins spécifiques et les scolaires sont également organisées de manière régulière (6000 scolaires reçus chaque année), ainsi que des expositions. Enfin, le musée possède une chaîne YouTube qui propose de nombreuses vidéos pédagogiques sur la préhistoire, le musée et ses collections.

Bertrand Roussel explique que le site Terra Amata est mondialement connu auprès des chercheurs pour 2 raisons : on y voit les premiers signes d’une domestication du feu, et son état de conservation était exceptionnel lors des fouilles. Bertrand Roussel raconte d’ailleurs cette anecdote : au cours d’un de ses voyages d’étude, il a rencontré un scientifique chinois qui connaissait parfaitement le site de Terra Amata alors qu’il avait du mal à situer la France !

Les résultats des importants travaux de recherche du musée sont à retrouver notamment dans une compilation de 5 tomes intitulée Terra Amata : Nice, Alpes-Maritimes, France, rédigée sous la direction de Henry de Lumley (CNRS éditions).

Terra Amata : Nice, Alpes-Maritimes, France / sous la direction de Henry de Lumley (CNRS éditions). Photo A. Pandelé

 

Visite des Archives Nice Côte d’Azur, 14 février 2023

Nous souhaitons présenter aujourd’hui le service des Archives Nice Côte d’Azur (archives de la Ville de Nice et de la Métropole Nice Côte d’Azur) qui participe depuis le milieu des années 1980 au CCN-PS (Catalogue collectif national des publications en série), ancêtre du réseau Sudoc-PS.

Les Archives Nice Côte d’Azur se déploient sur 4 sites : Fabron (Villa Les Palmiers), Cimiez (dans l’ancien bâtiment des Archives départementales), L’Arenas et Saint Laurent du Var. C’est à la villa « Les Palmiers » (inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques), également connu sous le surnom de « Palais de Marbre », que nous avons rencontré Mme Duvigneau, directrice des Archives. Ce bâtiment accueille depuis 1963 les archives municipales de Nice. Une citation de John Keats au fronton du bâtiment résume la majesté du site : « A thing of beauty is a joy forever ». Une vidéo très intéressante sur l’historique du lieu peut se visionner en ligne. Ce lieu rempli d’histoire, temple dédié aux arts à la fin du XIXe siècle, doit aujourd’hui relever plusieurs défis résumés en 4 points (on parle également des 4 « C ») : Collecter / Classer / Conserver / Communiquer.

Villa Les Palmiers, Archives de Nice. Photo A. Pandelé

Depuis mars 2015 une mutualisation existe avec les Archives de la Métropole Nice Côte d’Azur. Les fonds d’archives conservés sont des documents produits par la Ville de Nice (de 1176 à nos jours), par la Métropole Nice Côte d’Azur, ainsi que des fonds d’origine privée. Les périodiques représentent une petite partie de l’ensemble des documents : on compte 438 titres signalés dans le catalogue national Sudoc, dont une vingtaine d’abonnements vivants ainsi que des titres de presse ancienne signalés aussi dans le catalogue « Presse locale ancienne » de la BnF.  Environ 4 000 ouvrages imprimés sont conservés également, comprenant une bibliothèque professionnelle et une bibliothèque historique et culturelle locale. Au total on compte environ 10 km linéaires d’archives et 48 000 références au sein de la base de données en ligne des Archives.

La salle de lecture des Archives est ouverte au public du lundi au vendredi de 8h30 à 18h. Il est vivement recommandé de contacter l’accueil en amont afin d’organiser sa venue et optimiser sa recherche. Entre les différents magasins, sites, documents numérisés et papier, délais de mise à disposition, et préciosité, la recherche documentaire et l’exploitation des données prennent ici une dimension particulière. Le public est très diversifié : démarche citoyenne ou professionnelle, nos collègues archivistes répondent à des demandes très variées (urbanisme, plans cadastraux, textes historiques, cartes…). Outre la base de données en ligne, d’autres instruments de recherche sont à disposition du public en salle de lecture. Une partie de la recherche peut se faire en ligne, guidée. Également, cette bibliothèque associée de la Bibliothèque Municipale à Vocation Régionale (BMVR) de Nice signale ses ouvrages et périodiques dans le catalogue collectif de la BMVR.

Les Archives Nice Côte d’Azur réalisent par ailleurs un important travail de médiation : accueil de groupes scolaires, ou encore de stagiaires qui participent à l’activité des sites. Des expositions sont également proposées : actuellement ne manquez pas l’exposition « Jordi Ballesta : archiver la voie rapide » présentée jusqu’au 28 avril 2023, un « portrait » passionnant de la Voie Mathis qui traverse Nice d’est en ouest.

L’ensemble des informations et ressources sont accessibles sur le site internet des Archives, à consulter absolument !

 

Visite au Musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky, à Nice

Lors de notre visite au Musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky à Nice il y a quelques semaines, nous avons été reçus par Mme Frédérique Olivier-Ghauri, la responsable du lieu. Elle nous a présenté l’histoire de son établissement, les œuvres qu’il possède ainsi que les projets présents et à venir et nous a également guidés lors de notre visite des locaux et des collections.

Le Musée se situe au Château Sainte Hélène, grande et belle villa construite à la fin du XIXe siècle et ancienne résidence du parfumeur François Coty. Il réunit sur deux étages un panorama unique de l’histoire de la peinture naïve du XVIIIe à nos jours.

Le Musée d’Art Naïf de Nice, n.d. / Roger BOISSIER.
Crédit photo : Ville de Nice – Muriel Anssens

Le musée a ouvert ses portes en 1982 par suite d’une importante donation de la collection privée d’Anatole Jakovsky, collectionneur, critique d’art et écrivain s’étant consacré à l’Art Naïf et à sa défense une bonne partie de sa vie. Ainsi, peintures, sculptures, dessins, affiches, retracent l’évolution de cet art à travers des œuvres d’artistes reconnus. D’autres collections de ce personnage foisonnant sont aussi représentées comme celle d’ouvrages sur le tabac.

Le musée conserve également une collection d’Art Brut et Singulier. L’Art Brut, terme employé par l’artiste Jean Dubuffet, désigne les productions de personnes exemptes de culture artistique. Communément désigné comme l’« Art des fous », il est également celui de marginaux de toutes sortes. L’Art Singulier s’inscrit, quant à lui, dans la lignée de l’Art Brut en regroupant des artistes ayant pris distance avec l’art académique.

Depuis le 5 mars et durant toute l’année 2022, le Musée International d’Art Naïf Anatole Jakovsky célèbre les quarante ans de son inauguration.

Le 5 mars dernier, a eu lieu la journée de célébration de cet anniversaire autour de diverses manifestations, notamment une table ronde marquant l’ouverture du « festival d’art Naïf, Brut et Singulier », le vernissage de l’ensemble des productions de l’atelier d’Art Postal réalisées par des artistes et les visiteurs. De même, l’exposition Dont acte. 1982 – 2022 : le Musée International d’Art Naïf quarante ans d’un parcours a été inaugurée à cette occasion. L’exposition retrace les 40 ans d’histoire du musée en présentant des documents et œuvres originales, pour la plupart jamais exposés. Elle se tiendra au musée jusqu’au 31 décembre 2022.

Maison, n.d. / Auguste Forestier. Crédit photo : Ville de Nice

Cet évènement est l’axe majeur, décliné en plusieurs points, de la programmation de l’année 2022 sous l’intitulé « Festival d’art Naïf, Brut et Singulier » où des manifestations régulières mettront en valeur aussi bien les collections que l’histoire du musée et les artistes défendus par Anatole Jakovsky, par ailleurs premier biographe de Gaston Chaissac et détenteur de pièces d’art Brut dont certaines sont entrées dans les collections du musée dès 1982.

Par ailleurs, la programmation de l’année 2022 verra aussi le musée s’inscrire dans la biennale des Arts autour de la thématique « Fleurs ! » avec la proposition « LES FLEURS DU MÂLE ».

Mme Frédérique Olivier-Ghauri nous a indiqué souhaiter développer des partenariats universitaires notamment sur les thématiques liées au Centre de Documentation et de Recherche du musée et son panorama de l’Art Naïf, Brut et Singulier notamment en Europe et de thèmes connexes autour de travaux de recherche.

Le centre de documentation est situé dans une pièce de l’ancien appartement d’Anatole Jakovsky aménagée à cet effet. On y trouve de nombreux documents concernant les Arts Naïf, Brut et Singulier. Nombre de ces documents restent encore à trier, répertorier et référencer. Un certain nombre de dossiers documentaires sur les artistes ont été réalisés comprenant pour certains des documents inédits, intimes ou de la correspondance entre ces créateurs et le collectionneur.

Les collections sont constituées de 1960 documents, 1856 livres, et une centaine de fascicules de périodiques.

Depuis janvier 2022 un atelier d’« Art postal » participatif a pris place dans le parcours permanent du musée. Ici, lettres et enveloppes deviennent un support d’expression artistique. Cet atelier prend appui sur les correspondances qu’a entretenues Anatole Jakovsky avec de nombreux artistes.

Art postal / Danielle Labit. Crédit photo : Ville de Nice

Pour être parfaitement complet, il faut noter que l’établissement a bénéficié de travaux d’embellissement et d’accessibilité fin 2021 dont la dernière tranche est programmée pour le dernier trimestre 2022.

 

Le Centre Jacques-Berque, à Rabat

Centre Jacques Berque, Rabat, Maroc. Photo CJB.

En plein cœur de la capitale marocaine Rabat, au sein du quartier Hassan, se situe le Centre Jacques-Berque, un centre français pour le développement des sciences humaines et sociales. Les bibliothèques des écoles et instituts français à l’étranger étant dans le périmètre d’activité du Centre régional Sudoc-PS Paca/Nice, c’est ainsi que le Centre Jacques-Berque a rejoint notre réseau il y a quelques temps.

Cet Institut Français de Recherche à l’Étranger (IFRE) a été fondé en 1991. Il est sous double tutelle du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et du Ministère des Affaires Étrangères. Il est représenté à Rabat par le service de coopération et d’action culturelle (SCAC) de l’ambassade de France au Maroc. Sa vocation est de produire un savoir partagé en sciences humaines et sociales, de le diffuser et de le valoriser.

Le centre mène ses activités scientifiques régulièrement, notamment par le biais de séminaires et journées d’études ayant pour objet des thématiques liées au Maghreb et au Maroc, dans différentes disciplines des sciences humaines et sociales : Histoire, Anthropologie, Sociologie… Plusieurs axes de recherche sont mis en place dans cette perspective : « Le temps long du Maghreb : archéologie et philologie » ; « Le Maroc contemporain » ; « Afrique et Maghreb ». Les chercheurs du CJB participent à la conception des programmes de recherche au sein du centre : ANR ILM ; ANR GlobAfrica ; TARICA.

Le Centre Jacques-Berque s’est lancé également dans une politique active de valorisation et de publication électronique et papier. Plusieurs ouvrages édités par le centre sont disponibles en version numérique dans sa collection électronique Maktabat al-Maghreb.

Le Centre Jacques-Berque dispose depuis 2007 d’une bibliothèque où les étudiants et chercheurs peuvent s’installer dans un espace ouvert, lumineux et accueillant. Elle est accessible sur rendez-vous pour les chercheurs non-inscrits.

Centre Jacques Berque, Rabat, Maroc. La bibliothèque. Photo CJB.

La bibliothèque du CJB est historique, elle émane directement de la Résidence Générale de France au Maroc ; elle est riche d’un fonds de monographies et périodiques, constitué d’environ 12 000 notices, tout à fait unique vu sa grande valeur historique.

La bibliothèque comporte environ 2500 ouvrages contemporains ainsi que 5000 numéros de périodiques, en plus de 8500 ouvrages anciens et rares et 200 titres de périodiques anciens.

L’essentiel du fond documentaire du Centre Jacques-Berque est constitué :

  • D’ouvrages généralistes de sciences sociales.
  • D’usuels (Annuaire de l’Afrique du Nord, Encyclopédie de l’Islam, Encyclopédie du Maroc en langue arabes, atlas, dictionnaire).
  • D’ouvrages qui portent sur la ville et les études urbaines ; les études religieuses ; histoire et archéologie, histoire du Maroc et du Maghreb ; anthropologie et sociologie, faits sociaux, migration…
  • De travaux de recherches sur le Maghreb : thèses, mémoires et rapports dans les domaines des sciences humaines et sociales.
  • D’une collection complète de périodiques épuisés.

La consultation du fond se fait sur place et est accessible pour les chercheurs, étudiants et universitaires :

  • Un catalogue en ligne de la bibliothèque du CJB est disponible
  • Les réponses aux questions des chercheurs à distance sont possibles par mail et téléphone
  • La réservation des ouvrages est possible
  • Intégration au réseau du Prêt entre bibliothèques (PEB) Sudoc

L’équipe Sudoc-PS n’a pas eu l’opportunité de se rendre à Rabat pour visiter les lieux mais nos collègues sur place nous ont fait parvenir ces éléments pour que nous connaissions mieux l’établissement et son fonds. Merci à eux !

 

Le Centre de documentation du Musée national Marc Chagall, à Nice

Marc Chagall, 1941. Photo Carl Van Vechten, Public domain, via Wikimedia Commons

En décembre 2021, nous avons continué nos visites dans le quartier de Cimiez à Nice en nous rendant dans le Centre de documentation du Musée national Marc Chagall, qui fait partie des Musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.

Cette bibliothèque est entrée depuis très longtemps (début des années 1980) dans le réseau Sudoc-PS (anciennement CCN-PS).

La bibliothèque existe dès l’inauguration du musée en 1973. Elle se situait auparavant dans le bâtiment principal. Plus tard, cet espace est devenu le bureau de la direction et les fonds ont été déplacés au sein du bâtiment administratif, dans les annexes du musée.

Le centre de documentation dispose d’une salle de lecture, donnant sur un joli patio empli de verdure, et d’un magasin-réserve.

Au départ, le fonds représentait environ 2000 livres, donnés par Marc Chagall. Par la suite, il n’a cessé de s’accroître par les dons et les acquisitions (faites par le musée, mais aussi par la Bibliothèque centrale des Musées nationaux).

Aujourd’hui, il contient plus de 6000 documents : en plus des ouvrages sur la vie et l’œuvre de Marc Chagall (notamment des catalogues d’expositions rares à partir de 1923), on trouve des monographies d’artistes, des ouvrages sur l’histoire de l’art et des techniques artistiques, des essais sur l’art, l’histoire des religions, des ouvrages de philosophie, de littérature ou encore sur l’histoire de la Russie.

Le centre développe également le fonds dédié à l’œuvre de Picasso à Vallauris pendant la période 1948-1955.

En ce qui concerne les périodiques, la bibliothèque possède des abonnements à des revues d’art courantes et quelques revues d’art anciennes, notamment :

  • Verve (fondée en 1937)
  • Cahiers d’art (fondée en 1926 par Christian Zervos)
  • Derrière le miroir (éditée par la Galerie Maeght)

Ces revues, éditées en nombre limité à l’époque, sont très difficiles à trouver aujourd’hui (chez les libraires anciens ou dans les ventes aux enchères). Nous avons eu la chance d’en admirer quelques-unes et particulièrement un numéro de Verve, qui contient les lavis que Marc Chagall a composés pour illustrer les Contes du Décaméron de Boccace, avec en regard des illustrations du Moyen-âge sur le même thème.

La bibliothèque conserve et alimente régulièrement des dossiers documentaires et les dossiers des œuvres conservées au musée.

Isabelle Le Bastard, chargée d’études documentaires, est arrivée au musée en novembre 2020, après une longue période sans responsable.

De ce fait, une grande partie des documents n’est pour l’instant ni inventoriée ni cataloguée. Il reste à peu près 3000 ouvrages à traiter. Néanmoins, une partie du fonds est consultable sur le catalogue collectif des bibliothèques des musées nationaux.

Le fonds photographique (vie et œuvre de Chagall, vie du musée, construction du bâtiment etc…) fait partie des ressources documentaires qu’il faudrait recenser et éventuellement numériser.

En outre, le centre documentaire possède les enregistrements, sur différents supports anciens, des premiers concerts de musique qui ont eu lieu dans l’auditorium du musée, pour lesquels une numérisation de conservation est envisagée.

Le centre de documentation est aussi le lieu de conservation des archives de l’activité scientifique du musée et d’un fonds privé, déposé au musée en 1975, de l’écrivain, journaliste et théologien français Aimé Pallière (1868-1949).

Pour conclure, rappelons que la bibliothèque a pour vocation d’être la bibliothèque de référence pour la vie et l’œuvre de Marc Chagall. Dans cette optique, elle acquiert toutes les nouvelles parutions et cherche à combler les lacunes.

Elle est accessible sur rendez-vous, en consultation sur place. Pour plus de renseignements, s’adresser à isabelle.le-bastard[at]culture.gouv.fr.

La prochaine exposition sera consacrée aux livres illustrés de Marc Chagall.

Nous remercions vivement Isabelle pour son accueil et ses explications, et sommes très satisfaits de pouvoir renouer les liens restés longtemps en sommeil.

Centre de documentation du Musée Marc Chagall, Nice. Photo E. Rauzy.

 

La Médiathèque Chalucet à Toulon

Extérieur Médiathèque Chalucet, Toulon (© Tous droits réservés)

Lumineuse et accueillante, voilà les premiers qualificatifs que l’on pourrait donner à la médiathèque Chalucet, tête du réseau des médiathèques de Toulon. Située dans un éco-quartier récemment rénové et inaugurée en janvier 2020, l’équipe du Sudoc-PS a eu le plaisir de visiter ses nouveaux locaux et se rapprocher de l’équipe des bibliothécaires qui coordonne la gestion et le signalement des périodiques, notamment dans le Sudoc.

Médiathèque Chalucet, Toulon (© Tous droits réservés)

 La médiathèque Chalucet est un bâtiment de 3 étages, à la fois moderne et ancien, avec poutres apparentes, attenante à l’ancienne chapelle transformée en salle d’exposition et structurée autour d’un escalier desservant différents espaces (espace Actualités, espace Image et son, Jeunesse, Auto-formation, Cinérama, salle dédiée aux jeux de société, salle réservée aux jeux vidéos, etc).

Les périodiques sont répartis dans tous ces espaces, en fonction de thèmes dédiés. On compte 270 abonnements à la médiathèque Chalucet et environ 680 titres vivants pour l’ensemble des médiathèques du réseau.

La médiathèque Chalucet ne possède pas de magasins sur place, mais une réserve patrimoniale et des magasins spécifiques situés dans la zone d’activités en périphérie de la ville. En l’absence de magasins et avant le déménagement des collections dans le nouveau bâtiment, un important désherbage a eu lieu, notamment concernant les périodiques. Un travail de mise à jour des collections de périodiques est en cours via l’application Colodus, afin que le catalogue du Sudoc soit à jour.

La médiathèque accueille également au sein de l’un de ses espaces les collections de l’École Supérieure d’Art et Design Toulon Provence Méditerranée.

La politique documentaire s’articule autour de nombreux projets dont celui de numériser et restaurer certains fonds anciens (fonds Philibert, fonds du Maghreb).

Toute proche de la médiathèque, la bibliothèque du Musée d’Art, rénovée récemment (ancienne salle d’étude de la bibliothèque municipale de Toulon, avec tout le charme de ses boiseries anciennes) abrite plusieurs fonds documentaires : histoire et culture sur la Provence, histoire et civilisations du Maghreb (fonds Philibert), histoire des Beaux-Arts, ainsi qu’un cabinet de curiosités, espace muséographique exposant des objets issus des collections du Musée d’Art.

Nous remercions chaleureusement toute l’équipe de la médiathèque Chalucet de Toulon pour son accueil et cette visite instructive.

Bibliothèque du Musée d’Art , Toulon (© Tous droits réservés)

 

Visite du Centre de documentation du Musée archéologique de Nice (juillet 2021)

Cimiez, Nice. Photo E. Rauzy

Le 1er juillet 2021, l’équipe Sudoc-PS a visité la bibliothèque du Musée archéologique de Nice/Cimiez. C’est la responsable de la bibliothèque, Audrey Recouly, qui nous a servi de guide pour cette découverte passionnante d’une bibliothèque spécialisée ainsi que du musée.

Le fonds du centre documentaire a été constitué dans les années 1950 quand les fouilles ont commencé dans le site archéologique de Cemenelum, sur la colline de Cimiez. Dans les années 1960, la bibliothèque se trouvait dans la villa des Arènes, l’actuel musée Matisse.

Ce fonds de documentation très riche se destine avant tout à être un outil de travail pour le personnel du musée, ainsi que pour les chercheurs. Dans cette optique, la plupart des nouvelles acquisitions sont en lien avec les collections du musée et participent à la valorisation, la médiation, et la conservation préventive de celles-ci.

Audrey Recouly assure différentes missions au sein du musée : outre la gestion de la bibliothèque du Musée archéologique (en plus de celle du Musée de préhistoire de Terra Amata), elle s’occupe également des collections du musée. Elle constitue des dossiers d’objets (avec la fiche d’inventaire, les photos, les informations sur les restaurations, les expositions et les articles qui parlent de l’objet en question – ou des objets qui ont un lien avec celui-ci), des dossiers d’acquisitions et des dossiers documentaires. Elle crée les cartels qui accompagnent les objets exposés. Elle assure le récolement des objets et collabore avec le Service d’Archéologie Nice Côte d’Azur. Parfois, elle peut compter sur l’aide de bénévoles ou de stagiaires (souvent des étudiants passionnés par l’histoire, l’archéologie ou la médiation culturelle). Actuellement, 6 personnes titulaires travaillent dans le musée, sans compter l’équipe de l’accueil et les gardiens.

La bibliothèque abrite environ 6000 ouvrages et une centaine de titres de périodiques liés à l’archéologie locale, l’histoire ancienne locale, les arts antiques gallo-romains, la société, la religion gréco-romaine, etc. Un fonds d’archives scientifiques des fouilles (plans, cartes, diapositives, photographies), dont le travail de classement est en cours, est également consultable.

Centre de documentation du Musée archéologique de Cimiez, Nice. Photo E. Rauzy.

Le catalogue de la bibliothèque est disponible en ligne à partir du site de la Bibliothèque municipale à vocation régionale Louis Nucéra de Nice. La salle de consultation est accessible sur rendez-vous et le centre de documentation peut aussi répondre à distance aux questions des chercheurs par mail (musee.archeologique@ville-nice.fr).  Cette bibliothèque très riche et spécialisée mériterait d’être davantage connue du public.

Pour terminer notre visite, Audrey Recouly nous a fait découvrir les collections du musée et l’exposition « Sosno squatte l’Antique »  présentée au musée jusqu’au 23 janvier 2022. Nous avons pu admirer la présentation originale de cette exposition où les objets anciens côtoient de près les créations contemporaines de Sosno (à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur du bâtiment). En effet, Sacha Sosno s’est beaucoup inspiré de l’antiquité dans ses œuvres et a même participé à un chantier de fouilles archéologiques.

Nous remercions chaleureusement Audrey Recouly pour le temps qu’elle nous a consacré et pour ses explications détaillées et passionnantes d’un lieu à découvrir !

 

Le centre de documentation du Musée Matisse, à Nice

Photo Archives Musée Matisse

Le centre de documentation du Musée Matisse (Nice) est né en 1993 en même temps que l’aile contemporaine du musée. Il accueille depuis février 2021 une nouvelle responsable, Alix Agret. C’est l’occasion pour nous de reprendre contact et de mettre en lumière ce lieu.

La bibliothèque, située au dernier étage du musée, est un lieu atypique et en pleine restructuration. Elle fait partie du réseau des bibliothèques associées de la ville de Nice.

Ce centre de documentation se compose de différents espaces (une bibliothèque, un centre documentaire et une photothèque) et comprend une vaste mezzanine circulaire. La bibliothèque a pour vocation d’être un lieu de recherche accessible aux chercheurs, étudiants et amateurs (sur rendez-vous) mais aussi, à terme, de devenir le cœur d’une politique de programmation scientifique ambitieuse (cycles de conférence, échanges avec les chercheurs « matissiens » à l’échelle internationale).

La bibliothèque du musée Matisse a toujours entretenu une vocation pédagogique en accord avec le souhait du peintre de voir s’ouvrir un musée facilitant la compréhension de son travail. Outre une cinquantaine de livres de sa collection personnelle, la bibliothèque abrite plus de 8000 ouvrages d’histoire de l’art et sciences humaines. Elle comprend une section spécifiquement dédiée au peintre mais aussi un riche ensemble sur l’art du 19ème au 21ème siècles.

Le fonds photographique est riche de 350 tirages des plus grands photographes comme Brassaï, Cartier-Bresson ou Hélène Adant.

Il s’agit aujourd’hui de développer le rayonnement de cette riche documentation au-delà du cercle des initiés du peintre Henri Matisse. Ainsi, le site internet du musée se veut une plateforme, régulièrement actualisée, de ressources documentaires en français et en anglais. Un projet de numérisation des archives du centre documentaire (dossiers thématiques, dossiers sur la collection du musée, revue de presse) est également en cours.

L’ensemble du fonds documentaire, monographies et périodiques est signalé dans le catalogue de la BMVR de Nice. On compte environ 90 titres de périodiques dont une dizaine de titres vivants, signalés dans le catalogue Sudoc.

En avant-première, nous vous livrons le sujet de la prochaine exposition sur laquelle travaille l’équipe du Musée : le galeriste et fils d’Henri Matisse, Pierre Matisse. Nous devrions prochainement être en capacité de visiter ce lieu et découvrir cette exposition, prévue du 11 juin au 30 septembre 2021 !

Photo Archives Musée Matisse

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