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QOA ? Des recettes de cuisines ?
0Les BU de Nice aiment la cuisine ! Après avoir servi la Petite cuisine de la documentation électronique en 3 plats, nous proposons aujourd’hui la recette du dépôt d’article sur son lit d’archives ouvertes, et sa sauce Creative commons, accompagnés de vraies bonnes recettes à télécharger, et à faire mijoter en même temps que vous déposez votre article… Mais pourquoi des recettes de cuisine sur un blog dédié aux publications scientifiques électroniques ?
Pour attirer les gourmands et leur expliquer comment déposer un article dans Hal, mais aussi pour éclairer sur la différence entre ce qui est LIBRE et ce qui est GRATUIT… valable aussi bien dans le domaine universitaire que dans le quotidien. On entend en effet très souvent « Moi je préfère ResearchGate à Hal… », « Je préfère Googledocs à Framapad… », « Je préfère Photofiltre à Gimp… », « Je préfère Internet Explorer à Firefox… », « Je préfère Facebook à Diaspora*… », « Je préfère Marmiton à Cuisinelibre... », avec toujours la même chute « C’est pareil, c’est gratuit ! »
On a le droit de préférer ce qu’on veut, mais en connaissance de cause, car non ce n’est pas pareil : ResearchGate, Googledocs, Photophiltre, Internet explorer, Facebook, Marmiton sont peut-être gratuits, mais pas libres. Ils imposent à tous ceux qui les utilisent et les alimentent des restrictions et des obligations, et privatisent les données. Ce qui n’est pas le cas de Hal, Framapad, Gimp, Firefox, Diaspora* et Cuisine libre, qui eux sont libres. Chaque outil mériterait un comparatif et un développement détaillé du point de vue juridique, philosophique, économique, technologique ou social, mais pour commencer simplement, petite explication en cuisine :
Il existe des sites de cuisines « collaboratifs », où sont disponibles gratuitement des recettes, déposées par les internautes. Gratuitement, mais pas librement ! En effet, ces sites imposent des conditions restrictives à ceux qui y publient et qui les consultent. C’est le cas par exemple de Marmiton. Les conditions d’utilisation des recettes sont strictement encadrées : on peut « utiliser toutes les recettes diffusées sur le site pour [un] usage privé : repas entre amis ou en famille » uniquement. Les professionnels ont un droit limité, ils sont obligés de mettre un commentaire sur le site et de l’indiquer sur leur menu. Les écoles de cuisines n’ont pas le droit d’utiliser les recettes. Et enfin les recettes deviennent la propriété du site. Sans remettre en cause le fonctionnement et les objectifs commerciaux légitimes de Marmiton, on constate qu’il y a une privatisation d’un savoir fourni par une communauté dont la première (seule ?) motivation est de partager leur goût pour la « bonne bouffe »… En d’autres mots, les recettes, les commentaires, toutes informations n’appartiennent plus à ceux qui les ont déposés, mais à l’entreprise, qui a déjà sorti un magazine imprimé payant, mais qui pourrait aussi par exemple décider de bloquer un jour l’accès à toutes les recettes pour uniquement les commercialiser.
Il existe un site de cuisine libre, qui respecte le philosophie de partage et de diffusion du savoir (culinaire), Cuisinelibre.com. La licence Creative Commons CC BY SA appliquée aux recettes autorise leur réutilisation quel que soit l’environnement et le statut, amateur, professionnel, enseignant, avec comme seule limite celle de la licence. Il s’agit de citer l’origine de la recette et d’appliquer la même licence. On peut même les vendre si on veut, l’essentiel étant que ça ne limite pas la liberté des autres cuisiniers potentiels. C’est ce qui nous a permis de les reproduire, de les modifier, de les distribuer pendant l’Open Access Week, et de les diffuser sur ce blog.
Et le même raisonnement s’applique à tous les outils, réseaux et sites cités au début de ce billet. Même si ici la démonstration a ses limites : de toute façon, juridiquement les recettes de cuisines ne sont pas protégées en France par le droit d’auteur, vous pouvez donc faire ce que vous voulez de toutes les recettes trouvées sur le web… Mais on avait besoin de justifier pourquoi on travaillait sur la tarte à la bière et la tartiflette 🙂
Bon appétit et bon dépôt !
Les recettes sont là !
Nouvelles formes de communication et d’évaluation scientifique (2/2)
1Vous vouliez en savoir plus sur la journée nationale des URFIST du 25 septembre ? Voici la suite !
La présentation par Rodrigo Costas -Comesaña de ses travaux sur Altmetrics a permis de faire un point sur la définition des altmetrics, les outils concernés (plateformes sociales comme Mendeley, ResearchGate, outils grand public comme Twitter, Facebook), les données disponibles, les biais, et ce que l’on peut en attendre.
Le travail sur ces données présente de nombreux problèmes (corrélation entre les sources ou manque de cohérence au sein du même outil, difficulté de manipulation, manque de normalisation…). On note dans les résultats une sous-représentation de certaines disciplines plus complexes, ou si les titres d’article sont trop longs (twitter et facebook). L’intérêt semble donc plus de mesurer la réception et la vision sociale de la science par le profane que d’en tirer une évaluation des travaux.
Le sociologue des sciences Yves Gingras a remis en perspective historique ces évolutions. La situation actuelle résulte à la fois de l’arrivée d’Internet, qui a changé l’unité (de la revue à l’article), de la financiarisation de l’économie de l’édition, et de l’avènement d’un nouveau management public au sein des universités (centré sur l’évaluation). L’utilisation des indicateurs pour l’évaluation dépend de la fonction de l’institution. Il faut s’interroger sur les outils disponibles et leurs limites pour l’objectif visé (l’indice H est mal conçu ; Scopus et Wos, quoique incomplets, restent mieux contrôlés, que d’autres).
Les données de la recherche sont un autre sujet d’actualité. Le directeur exécutif de Codata (Committee on Data for Science and Technology- ICSU) a présenté les initiatives en cours pour promouvoir l’ouverture des données de la recherche : groupes de travail, déclaration Open access, avec des recommandations pour la citation normalisée des ensembles de données, projet d’attribution de DOI aux données (Datacite), entrepôt international de dépôt (Dryad).
Au total, une journée riche et instructive.
Retrouvez dans les abonnements électroniques de l’UNS les publications de Rodrigo Costas (Springer, Wiley) et celles d’Yves Gingras (Cairn.info, Erudit)
Voir aussi la première partie du compte-rendusur ce blog, et les interventions en vidéo sur le wiki de l’URFIST de Nice
Nouvelles formes de communication et d’évaluation scientifique (1/2)
2Le 25 septembre l’UNS a accueilli la journée des URFIST, consacrée aux nouvelles formes de communication et d’évaluation scientifique (voir le programme en ligne). L’occasion de mettre en perspective les pratiques d’édition et d’évaluation actuelles dans l’environnement numérique, et de faire le point sur des termes souvent cités, mais au contenu encore flou (épi-revues, Altmetrics).
La première intervention était consacrée aux épi-revues. Alain Monteil a présenté la stratégie de l’INRIA. L’institut a fait le choix volontariste de la voie verte de l’Open Access : dépôt obligatoire sur Hal pour les chercheurs, et évaluation basée sur les listes de publication Hal. Une offre Open Access est élaborée, en partenariat avec le CCSD, autour du dépôt dans Hal-INRIA, de Sciencesconf.org pour les conférences, et de la plateforme Episciences (revues). Le Journal of Data Mining & Digital Humanities (trimestriel) est déjà en ligne. D’autres projets concernent IAM- Informatics & applied mathematics,DMTCS- Discrete Maths & Theoretical Computer Science.
Ces épi-revues veulent offrir un nouveau modèle de publication, notamment dans des sciences mal représentées dans l’édition traditionnelle. Elles fournissent un label de qualité en continuité avec les éditeurs classiques (comité éditorial, évaluation par les pairs, archivage à long terme, visibilité et référencement) mais cherchent également à dépasser leurs limites : fournir un accès libre sans embargo dès la soumission de l’article, favoriser les échanges entre scientifiques en intégrant la dimension des réseaux sociaux ; réunir plusieurs objets (images, codes, vidéos…) ; aller vers la transdisciplinarité.
Le rôle de l’édition a été interrogé par plusieurs intervenants.
Pierre Mounier (Cleo) a évoqué les pratiques des blogs et carnets de recherche en SHS. Parfois présentés comme un moyen pour les chercheurs de retrouver une liberté d’écriture, en opposition aux publications, ces carnets recouvrent de fait des réalités plus variées, en hybridation avec l’édition traditionnelle qui conserve son rôle : blogs de chercheurs, veille, communication plus ou moins institutionnelle autour de projets de recherche, accompagnement éditorial (informations, discussions, commentaires). On peut citer en exemple les carnets des revues VertigO ou Terrain. La publication peut d’ailleurs à son tour naître à partir de billets de blogs (collection de livres Open edition press).
David Monniaux a tracé une vision très différente de l’édition en informatique, où le travail de mise en forme est perçu comme à la charge de l’auteur. Son blog n’aborde pas son travail de recherche, pas assez grand public. Il induit un mode d’écriture et des précautions spécifiques.
Les entreprises aussi s’interrogent sur les modèles éditoriaux. Faculty of 1000 a présenté deux de ses produits : F1000Prime (sélection d’articles par des scientifiques) ; F1000Research (publication en libre-accès sur le modèle auteur-payeur).
De façon comparable aux épi-revues, il y a une volonté de mise à disposition de l’article dès l’origine et de visibilité sur le processus d’évaluation (commentaires, versions etc). Mais le coût économique reste classiquement à la charge des établissements utilisateurs et/ou producteurs (respectivement abonnement et paiement par l’auteur).
Tout comme l’édition, l’évaluation évolue et a fait l’objet de plusieurs contributions stimulantes au cours de cette journée. A suivre dans le prochain billet !
Le Quart d’heure de l’Open Access : QOA ?
3Les bibliothèques universitaires de l’UNS participent à la 7ème édition de la semaine internationale du libre accès « Generation Open ! ».
Cet événement mondial permet à la communauté scientifique d’en savoir plus sur les bénéfices du libre accès, de partager ses connaissances et ses expériences entre collègues, et de contribuer à la promotion du libre accès.
http://www.oaweekfrance.org/lopen-access-week/quest-ce-que-lopen-access-week/
Prenez 15 minutes et venez à la BU de votre choix avec un (ou plusieurs) de vos articles, déjà publié(s) ou non, en format PDF,
le mardi 14 octobre 2014 entre 13h et 16h à la BU Lettres – Henri Bosco (campus Carlone)
le mardi 14 octobre 2014 entre 16h et 19h au Learning Centre SophiaTech (Les templiers, Batiment Forum, niveau – 1) avec la participation de l’INRIA*
le mercredi 15 octobre 2014 de 16h et 19h au Learning Centre SophiaTech (Les templiers, Batiment Forum, niveau – 1) avec la participation de l’INRIA*
le jeudi 16 octobre 2014 de 10h à 13h à la BU Droit (campus Trotabas)
le jeudi 16 octobre 2014 de 14h30 à 17h30 à la BU Saint Jean
le vendredi 17 octobre 2014 de 9h30 à 12h30 à la BU Sciences (Campus Valrose), avec la participation du laboratoire JAD*
Nous vous aiderons à déposer votre premier article dans Hal-Unice, l’archive ouverte de l’UNS et à faire peut-être votre premier pas en Open Access.
Si vous n’avez pas d’article à déposer, venez quand même pour :
- découvrir Hal-Unice et la nouvelle version de Hal
- discuter de l’Open Access autour d’un café : ce que ça peut changer pour vous, pour la communauté scientifique et pour tous.
- découvrir des recettes de cuisines libres sous Creative Commons
- voir des extraits du documentaire « The internet’s own boy »sur Aaron Schwartz
Nous vous attendons nombreux pour fêter l’Open Access. Et si vous n’êtes vraiment pas disponible à une de ces dates, n’hésitez à nous contacter pour toute question ou pour prévoir un rendez-vous avec le pôle Publications des BU à ao-scd@unice.fr.
Avec la participation de l’INRIA et du laboratoire JAD et avec le soutien de la MSHS et du GREDEG*
Ce projet bénéficie du label Foster
(* : ajout du 09/10/2014)
Joyeux anniversaire Revel, épisode 3 : le compte est bon !
0Revel est la plateforme de diffusion de revues électroniques en sciences humaines et sociales de l’université Nice Sophia Antipolis. Et elle fête cette année son dixième anniversaire !
On vous a parlé dans les billets précédents, ici et là, de l’aventure humaine qu’est Revel, et de l’implication des équipes de chercheurs et des documentalistes-bibliothécaires dans ce projet. Le résultat de cette aventure c’est la diffusion en ligne des revues et colloques en sciences humaines et sociales (SHS pour les intimes) de l’université Nice Sophia Antipolis, ce qui en chiffres donne la combinaison gagnante 15, 7, 8, 1, 2, 269, 3252, 40 000 :
15 revues en libre accès (parfois avec délai pour la mise en libre accès) :
- 7 sur Revel, plateforme pépinière pour les jeunes revues en SHS de l’UNS
- 8 sur Revues.org, site de diffusion en ligne de revues en SHS de la plateforme nationale OpenEdition
Dont 1 accessible par abonnement sur Cairn, plateforme commerciale de diffusion en ligne de revues en SHS sur abonnement
Et 2 autres qui proposent (ou proposeront bientôt) leurs anciens numéros sur Persée, plateforme nationale de diffusion en ligne des anciens numéros de revues en SHS
Et pour ces 15 revues réunies, c’est aujourd’hui :
- 269 numéros de revues
- 3252 articles
- et plus de 40 000 consultations par mois en moyenne
sans oublier la partie réservée aux colloques de l’UNS, qui héberge pour l’instant 8 espaces de colloques certains pour une unique manifestation, d’autre pour des collections d’actes de colloques.
N’hésitez pas à contacter l’équipe du pôle Publication des BU pour toute question relevant de la publications de revues scientifiques ou de colloques à l’UNS à revel@unice.fr.
Les revues Revel en SHS de l’UNS
Rursus sur Revues.org | Poiétique, réception et réécriture des textes antiques |
Cycnos sur Revel | Etudes anglophones |
Socio-Anthropologie sur Revues.org puis Mondes contemporains bientôt sur Revues.org |
Sciences sociales |
Cahiers de l’Urmis sur Revues.org | Sciences sociales |
Cahiers de Narratologie sur Revues.org | Analyse et théorie narratives |
Cahiers de la Méditerranée sur Revues.org bientôt sur Persée |
Histoire et sciences sociales |
Revue française de musicothérapie sur Revel | Musicothérapie |
Oxymoron sur Revel | Psychanalytise et interdiscipline |
Noesis sur Revues.org | Philosophie |
Loxias sur Revel | Littératures française et comparée |
Corpus sur Revues.org | Linguistique |
ERIEP sur Revel | Economie industrielle |
Revue d’économie industrielle sur Revues.org sur Cairn sur Persée |
Economie industrielle |
Alliage sur Revel | Culture, sciences, techniques |
Perspectives internationales et européennes (arrêtée) sur Revel | Droit international |
Publier sa thèse, oui, mais pas n’importe où !
16Peut-être avez-vous déjà reçu un courriel vous proposant de publier votre mémoire, article ou thèse chez VDM Verlag, aux Editions Universitaires Européennes ou aux Presses Académiques Francophones, (qui n’ont d’universitaires et d’académiques que le nom) ?
Vous n’êtes pas le ou la seul(e) ! Depuis quelques années, les boîtes mail des étudiants, doctorants et enseignants chercheurs sont régulièrement spammées à grande échelle par ce type de message.
Cela peut sembler alléchant et en tant qu’auteur, vous êtes libre de choisir où et comment publier votre thèse. Mais avant d’y donner suite nous vous conseillons de consulter les nombreuses mises en garde diffusées un peu partout sur le web, notamment celle des presses de l’Université du Québec, sans oublier de lire les commentaires.
Pour résumer ces mises en garde :
- Si vous voulez avoir votre thèse sous forme de livre pour l’offrir à vos parents ou votre petite cousine à Noël, allez-y !
- Mais si vous voulez valoriser votre travail, le diffuser le plus largement possible, conserver vos droits et développer votre CV, stop !
Parce que finalement, ces maisons d’impression à la demande ne sont pas des éditeurs, n’ont pas vraiment de ligne éditoriale, et n’apportent rien au niveau rédactionnel ou scientifique :
Par exemple, une thèse publiée chez un éditeur scientifique n’est jamais la même version que la thèse soutenue, comme l’explique un maître de conférence de l’université de Caen sur son blog. Et les Editions universitaires européennes et consorts vont se contenter d’imprimer votre thèse à partir d’un fichier PDF que vous leur fournirez.
Cela pourrait même être préjudiciable pour votre carrière et faire tache sur votre CV. Et pour finir, comme le plus souvent vous devez céder tout ou partie de vos droits d’auteurs, cela vous empêchera par la suite d’utiliser à nouveau votre travail aussi librement que vous le souhaitez.
De notre côté, pour donner de la visibilité à votre thèse, nous vous conseillons tout simplement d’autoriser sa diffusion en ligne dans le cadre du programme de dépôt et de diffusion des thèses électroniques de l’UNS et de contribuer ainsi au mouvement du libre accès. Et rien ne vous empêche de rechercher un éditeur en même temps, et il est même possible que grâce à la publication en ligne ce soit lui qui vous contacte !
Joyeux anniversaire Revel, épisode 2, par Marie-Luce Rauzy
0Revel est la plateforme de diffusion de revues électroniques en sciences humaines et sociales de l’université Nice Sophia Antipolis. Et elle fête cette année son dixième anniversaire ! A cet occasion, nous avons invité à témoigner ceux qui ont participé, participent et participeront à sa réussite.
On continue la série avec un texte et une illustration de Marie-Luce Rauzy, qui fut la coordinatrice éditoriale de Revel de 2004 à 2010, et qui est actuellement secrétaire d’édition et de rédaction de la Revue « Techniques et Culture » et des éditions de l’EHESS :
Pour moi REVEL représente beaucoup.
6 ans de labeur : 1 000 apprentissages, 1 000 accomplissements.
Que ce nombre lui vaille d’exister encore longtemps avec réussite dans les services proposés : l’accès libre aux publications en sciences humaines et sociales et l’accès le plus large à un outil de valorisation et de diffusion de la recherche francophone en littérature, en histoire, en sociologie, en psychologie, en économie, en linguistique, en philosophie, en droit… ; une plateforme d’édition scientifique multi- et transdisciplinaire.
REVEL c’est d’abord et avant tout le succès de ceux qui le font ! C’est-à-dire de ceux pour lesquels il a été créé : les enseignants-chercheurs et étudiants de l’Université de Nice Sophia Antipolis.
REVEL m’a permis de découvrir les arcanes de l’université durant six années qui ont demandé et énormément appris – exigeantes mais généreuses, extrêmement généreuses. J’y ai découvert les sens d’un service public et des valeurs qui font une vie. C’est donc honorée et redevable que je salue REVEL et toutes celles et ceux qui l’animent aujourd’hui ; qu’ils poursuivent ainsi avec ferveur ce bel et bon service, ce qui me semble être un grand honneur.
Bon vent à REVEL donc ! Grand et bon vent, puissance 10 !
Joyeux anniversaire Revel, épisode 1 : l’histoire de Loxias, par Odile Gannier
0Revel est la plateforme de diffusion de revues électroniques en sciences humaines et sociales de l’université Nice Sophia Antipolis. Et elle fête cette année son dixième anniversaire ! A cet occasion, nous avons invité à témoigner ceux qui ont participé, participent et participeront à sa réussite.
La parole est à Odile Gannier, professeur de littérature comparée, du labo CTEL et responsable de la revue Loxias, revue qui fête aussi ses 10 ans :
Mais il y a aussi « l’autre côté du champ d’honneur », les coulisses : Revel (pôle publications des BU de Nice), associé dès le départ aux plus grandes plates-formes – comme Revues.org – a eu à cœur de développer à Nice les moyens de notre autonomie, et a toujours répondu à nos appels au secours ou à nos remarques. D’accord, l’aventure n’a pas été sans quelques petits bricolages, bugs et autres facéties du système ; quelques moments un peu éprouvants lorsque, « geek » du dimanche, je devais apprivoiser la « version 8 » en 7 ans d’exercice, ou batailler contre une image récalcitrante ! Ou lorsque le serveur était comme un âne rétif au moment précis de la mise en ligne… Ou lorsque, au quatrième rechargement du même texte, je m’apercevais que deux mots apparaissaient collés – juste parce l’espace intermédiaire avait été subrepticement composée en italiques ! J’ai beaucoup appris en matière de traitement de texte… et de patience. Mais le plus notable est la persévérance et la constance nécessaires pour faire durer sur le long terme une revue trimestrielle : on est encore à demander à l’un de corriger sa note 37 ou de rajouter dans le douzième article une date manquante pour le numéro prêt à paraître, que l’on engrange en même temps les textes corrigés du numéro suivant, les résumés du troisième, et que l’on échange des courriels pour celui qui paraîtra 9 ou 12 mois plus tard !
Tout bien considéré, si nous étions tous un peu sceptiques au début, l’aventure en a valu la peine… Au fur et à mesure que se publiaient les plus de 500 articles aujourd’hui en ligne, Loxias et son double ont vu passer chaque jour dans les 5 ou 600 visiteurs, du monde entier. C’est sans doute ce qui vaut à notre dieu tutélaire son petit sourire en coin…
Petite cuisine de la documentation électronique (3/3)
2Les carottes sont-elles cuites ?
Comment optimiser l’offre électronique compte tenu des contraintes de coût et de modèles économiques évoquées dans les billets précédents ?
Les institutions sont-elles condamnées à payer toujours plus ?
Sans doute, si on ne fait rien. Mais…
Les bibliothèques travaillent sur l’optimisation de l’offre, en lien avec la communauté scientifique, les responsables pédagogiques et les usagers, chercheurs comme étudiants.
Nous vous solliciterons régulièrement pour mieux connaître vos pratiques et l’usage de certains produits. Aidez-nous en répondant massivement aux enquêtes !
Face à des politiques commerciales agressives, il est d’autant plus important de mutualiser les informations sur les abonnements existants ou en projet, et de travailler en réseau, en coopérant entre acteurs de la documentation au sein des universités.
Sur le plan national, le rapprochement et la mutualisation de négociations entre le consortium Couperin, dont l’UNS est membre, et les grands organismes de recherche, permet d’éviter un double paiement, et donne plus de poids aux négociateurs.
Les négociations se durcissent, et le consortium demande aux éditeurs de tenir compte des réalités françaises, en refusant de valider des offres trop en décalage par rapport aux critères fixés.
L’appui des chercheurs est précieux en cas de négociation difficile. Depuis deux ans, Couperin et les BU les ont sollicités dans plusieurs conflits (ACS, Jurisclasseur et maintenant pour l’AIP et l’APS). Les éditeurs ont besoin des chercheurs, qui en tant qu’auteurs et reviewers sont un maillon essentiel de la chaîne éditoriale. En s’exprimant dans les médias, en protestant auprès de ces éditeurs et sociétés savantes, voire par l’acceptation d’un boycott ou d’un désabonnement temporaire dans certains cas, des évolutions significatives ont été obtenues dans les négociations.
Enfin le développement du libre-accès, notamment sa voie verte constitue une voie prometteuse, à laquelle chercheurs et doctorants peuvent contribuer, par exemple en déposant le texte intégral de leurs travaux sur Hal-Unice.
Faisons jouer l’information, la solidarité et la rationalisation des dépenses, au niveau local comme au niveau national avec les grands organismes de recherche et les licences nationales !
Voir aussi Petite cuisine de la documentation électronique (1/3) : du blé et de la galette
Petite cuisine de la documentation électronique (2/3) : Le paradigme du yaourt et de l’artichaut
Petite cuisine de la documentation électronique (2/3)
1Le paradigme du yaourt et de l’artichaut
Pourquoi s’abonner à des ensembles de revues, et non à des titres isolés ? Et quel lien entre le yaourt, l’artichaut et la documentation électronique sur abonnement ?
Les modèles économiques de l’électronique !
Contrairement au papier, il n’y a pas de prix unique pour une ressource. Les tarifs sont calculés selon les caractéristiques des établissements (nature, effectifs, maintien d’un chiffre d’affaire historique de dépenses chez l’éditeur). Plus un éditeur est important pour la communauté scientifique et plus l’abonnement risque de coûter cher. Certaines sociétés savantes essayent d’ailleurs aujourd’hui d’imposer une tarification à l’usage.
- La plupart du temps, comme les yaourts en promotion dans les supermarchés, l’éditeur vend un gros paquet de revues (un « bouquet », tout son catalogue ou des collections thématiques), beaucoup moins cher que les revues à l’unité. Pour une université pluridisciplinaire, couvrir les besoins de l’ensemble des usagers implique souvent de souscrire à ce type d’offre.
- Comme les artichauts, il y a beaucoup de déchet. Dans ces titres, une partie n’intéresse pas, ou seulement de façon marginale, les chercheurs de l’université.
- Et comme en supermarché, les bibliothèques passent la plupart du temps par une « centrale d’achat », le consortium Couperin, qui permet d’obtenir des tarifs préférentiels en négociant de façon groupée, en contrepartie souvent d’un engagement sur trois ans, ou d’accéder pour le même prix, en plus de nos abonnements, à l’ensemble des titres souscrits par les membres.
Une institution ne peut d’ailleurs pas tout acheter à l’unité : certains éditeurs n’ont pas d’offre pour les bibliothèques, alors que la version électronique est disponible pour les particuliers (ex : Le Monde, livres électroniques de certains éditeurs français en dehors de bouquets vendus par des intermédiaires).
Ces modèles de « bouquets » permettent d’offrir beaucoup de documents. Ils peuvent être intéressants en terme de service rendu pour des éditeurs spécialisés ou incontournables, car les chercheurs ont ainsi immédiatement accès à la plupart des articles dont ils ont besoin. Mais il y a des effets pervers en période de restriction budgétaire, puisque pour maintenir certains catalogues, il faut parfois en désabonner d’autres, en travaillant par grosses masses plutôt que finement titre par titre.
Alors est-il encore possible de concilier réalité budgétaire et service maximum ? Les carottes sont-elles cuites ? Pas de recette miracle, mais mon point de vue de gestionnaire de documentation électronique dans le dernier billet de la série…
Voir aussi Petite cuisine de la documentation électronique (1/3) : du blé et de la galette…
Petite cuisine de la documentation électronique (3/3) : Les carottes sont-elles cuites ?