Référencer et classifier les troubles mentaux et organiser un langage unique pour l’ensemble des professionnels de la santé mentale, tel est l’objectif du DSM (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders), le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, élaboré par la Société Américaine de Psychiatrie (APA).

La dernière version (la cinquième) de cette « bible » de la psychiatrie fait l’objet de nombreux débats et critiques, et tout particulièrement l’emprise des laboratoires pharmaceutiques sur les spécialistes chargés de sa rédaction, et l’élaboration de classifications arbitraires et sans fondement scientifique des « maladies ».

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Deux aspects du DSM-V sont notamment à retenir :

  • Nouvelles maladies : de nouveaux troubles mentaux font leur apparition dans cette cinquième version du DSM. Depuis la tristesse extrême après un décès jusqu’au grattage de la peau du visage (dermatillomanie), tout semble motif à diagnostiquer (et soigner…) des dispositions assez naturelles en somme.
  • Cotation des symptômes : la version antérieure du manuel (DSM-IV) catégorisait les symptômes en 5 axes (Axe 1 : troubles cliniques – anxiété – …, Axe 2 : troubles de la personnalité, etc…). La nouvelle version propose de les coter sur une échelle de sévérité. Les détracteurs dénoncent alors une ouverture vers de nouveaux marchés car, à chaque palier de l’échelle, le DSM-V fait correspondre un médicament.

Alors, faut-il se passer du DSM-V ? Difficile… Pourtant, il faut savoir que des alternatives existent, avec d’autres critères :

– Classification du Pr. Misès : Classification française des troubles mentaux de l’enfant et de l’adolescent – R-2012 (CFTMEA). 5e édition. EHESP, 2012

– Le P.D.M. américain : The Interdisciplinary Council on Development and Learning (ICDL), 2006

– L’ Operationalized Psychodynamic Diagnosis (OPD-2) allemande (Hogrefe & Huber Publishers, 2008).