Publier sa thèse, oui, mais pas n’importe où !
Peut-être avez-vous déjà reçu un courriel vous proposant de publier votre mémoire, article ou thèse chez VDM Verlag, aux Editions Universitaires Européennes ou aux Presses Académiques Francophones, (qui n’ont d’universitaires et d’académiques que le nom) ?
Vous n’êtes pas le ou la seul(e) ! Depuis quelques années, les boîtes mail des étudiants, doctorants et enseignants chercheurs sont régulièrement spammées à grande échelle par ce type de message.
Cela peut sembler alléchant et en tant qu’auteur, vous êtes libre de choisir où et comment publier votre thèse. Mais avant d’y donner suite nous vous conseillons de consulter les nombreuses mises en garde diffusées un peu partout sur le web, notamment celle des presses de l’Université du Québec, sans oublier de lire les commentaires.
Pour résumer ces mises en garde :
- Si vous voulez avoir votre thèse sous forme de livre pour l’offrir à vos parents ou votre petite cousine à Noël, allez-y !
- Mais si vous voulez valoriser votre travail, le diffuser le plus largement possible, conserver vos droits et développer votre CV, stop !
Parce que finalement, ces maisons d’impression à la demande ne sont pas des éditeurs, n’ont pas vraiment de ligne éditoriale, et n’apportent rien au niveau rédactionnel ou scientifique :
Par exemple, une thèse publiée chez un éditeur scientifique n’est jamais la même version que la thèse soutenue, comme l’explique un maître de conférence de l’université de Caen sur son blog. Et les Editions universitaires européennes et consorts vont se contenter d’imprimer votre thèse à partir d’un fichier PDF que vous leur fournirez.
Cela pourrait même être préjudiciable pour votre carrière et faire tache sur votre CV. Et pour finir, comme le plus souvent vous devez céder tout ou partie de vos droits d’auteurs, cela vous empêchera par la suite d’utiliser à nouveau votre travail aussi librement que vous le souhaitez.
De notre côté, pour donner de la visibilité à votre thèse, nous vous conseillons tout simplement d’autoriser sa diffusion en ligne dans le cadre du programme de dépôt et de diffusion des thèses électroniques de l’UNS et de contribuer ainsi au mouvement du libre accès. Et rien ne vous empêche de rechercher un éditeur en même temps, et il est même possible que grâce à la publication en ligne ce soit lui qui vous contacte !
« les Editions universitaires européennes et consorts vont se contenter d’imprimer votre thèse à partir d’un fichier PDF que vous leur fournirez »
Et que font d’autre Honoré Champion, Garnier et autres ? C’est bien joli de dénoncer ceux qui ne font pas partie du sérail mais les éditeurs « chez qui on peut publier sa thèse » ont exactement les mêmes pratiques éditoriales, c’est à dire, le néant.
Les « autres » éditeurs corrigent, retravaillent le contenu, l’intègrent dans une collection (ils n’ont pas de collection « Thèses »), le mettent en forme… Bref… On est bien loin de la simple impression d’un pdf !
Sans parler de la promotion et de la distribution de l’ouvrage ensuite.
Les pratiques éditoriales ne sont certainement pas les mêmes.
Nous avons publié ce billet suite à de nombreuses interpellations d’enseignants chercheurs et de doctorants, qui avait été contactés par les Editions Universitaires Européennes ou VDM Verlag ou autre. Comme nous l’avons indiqué, ces sociétés ne sont pas des éditeurs mais des imprimeurs. Les éditeurs scientifiques ne pratiquent pas de démarchage systématique, à grande échelle et impersonnel. Ils peuvent effectivement avoir des pratiques éditoriales de niveau et de qualité différents, mais proposent forcément un accompagnement et ont une ligne éditoriale, contrairement à ces entreprises d’impression.
bonjour je’ai bien reçu un mail de la part de cette maison d’édition et jai pas pris le temps pour mieux se renseigner et je les ai envoyé mon manuscrit et jai eu une réponse de leur part disant que le travail est accepté et que je dois signer une contrat d édition.
SVP merci de me dire qu’est ce que je doit faire sachant que j’ai pas encore signer le contrat d’édition et qu’est ce que je risque par ma soumission de mon pdf à cette maison d’édition?
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[…] Peut-être avez-vous déjà reçu un courriel vous proposant de publier votre mémoire, article ou thèse chez VDM Verlag, aux Editions Universitaires Européennes ou aux Presses Académiques Francophones, (qui n’ont d’universitaires et d’académiques que… […]
[…] Peut-être avez-vous déjà reçu un courriel vous proposant de publier votre mémoire, article ou thèse chez VDM Verlag, aux Editions Universitaires Européennes ou aux Presses Académiques Francophones,… […]
[…] par vous-mêmes sur les sites des bibliothèques de l’ULB, celles de Nice, ce blog de recherche, […]
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HTTBU | Publier sa thèse, oui, mais pas n’importe où !
Compte tenu des nombreux articles qui circulent sur internet au sujet des Editions universitaires européennes, j’en profite pour donner mon avis ayant publié chez eux un ouvrage (néanmoins pas issu directement d’un travail académique).
Pour ma part il y a du bon et du moins bon. Je commence par le bon :
– Réponses rapides aux questions que l’on peut poser, communication plus amicale que ne le laisse penser le premier mail de contact très robotisé.
– Le livre dispose en effet d’une bonne visibilité sur internet, sur de nombreux sites importants en France et à l’étranger.
– La présentation (couverture notamment) est plutôt attrayante.
– Même si en publiant aux EUE on est un peu noyé au milieu de l’ensemble des publications, la plupart des auteurs sont des personnes crédibles dans leur domaine, et si l’absence d’une ligne éditoriale claire est préjudiciable globalement les EUE restent assez bien vues, surtout dans certains domaines (droits, médecine…). Il y a même des professeurs d’université qui publient chez eux.
– Vous êtes entièrement libre de ce que vous faîtes. Il n’y a pas de contraintes sur le fond, de limites, et c’est assez appréciable, surtout en matière de littérature grise où il n’est pas facile d’imposer, auprès d’éditeurs traditionnels, des ouvrages très volumineux, riches en notes de bas de page, en annexes, voire en illustrations.
– Niveau droit d’auteur il faut savoir qu’on les conserve, notamment pour republier des parties de l’ouvrage dans des articles ou même dans d’autres livres. Néanmoins la difficulté vient alors des éditeurs « normaux » qui eux risquent de ne pas accepter une publication antérieure dans une autre maison d’édition.
Il y a des points négatifs, mais globalement on est au courant en amont :
– La publication se fait en noir et blanc, donc pas vraiment génial pour des ouvrages d’histoire de l’art par exemple.
– C’est certain qu’on ne gagne rien. Par ailleurs le coût du livre diminue en fonction du nombre de précommandes, et c’est plutôt chère car l’auteur ne bénéficie en fait pas de réductions si intéressantes que cela sur ses exemplaires (elles sont intéressantes à partir de 200 précommandes d’exemplaires, en général pour une somme oscillant entre 1000-2000 euros). Du coup il faut s’attendre à ce que le livre publié soit onéreux sur internet, avec sans doute très peu de ventes.
– Il n’y a pas de relecture c’est évident. Si on est libre, la contrepartie c’est que la correction orthographique, la mise en page… sont de notre responsabilité. En plus une demande de correction ultérieure est facturée 150 euros si elle arrive après la publication.
En fait pour moi une chose est sûre : sauf dans certaines disciplines avec thèse d’exercice, mieux vaut ne pas publier des ouvrages académiques de ce genre chez les EUE. Ça reste de la présentation assez stéréotypée, je pense qu’une concertation effective avec un éditeur est plus sûre pour la parution d’un ouvrage comme une thèse. En tout cas c’est valable pour ceux qui veulent tenter une carrière académique, qui devraient faire paraître leur thèse chez un éditeur spécialisé de leur domaine.
Par contre les EUE sont idéales pour des mémoires de maitrise, de Master, ou pour des parties de ces ouvrages, ainsi que pour des écrits un peu plus volumineux que des articles (autour de 100 pages) pas forcément aisé à faire publier pour leur format « bâtard ».
Néanmoins il faut être un auteur très sérieux pour publier chez eux, car la qualité du volume dépend uniquement de ce dernier, et si l’on n’est pas sûr de la valeur de ce que l’on propose, mieux vaut éviter de le faire.
Mon avis après cette aventure, tentée par curiosité plus qu’autre chose :
– Expérience plutôt sympathique, avec de bons contacts, un suivi bien personnalisé (étonnant d’ailleurs, c’est très pro à ce niveau), et un résultat qui à mon sens est en rapport avec ce que les EUE affichent sur leur site (sauf sur les rabais soit disant très bas pour les auteurs mais en réalité assez faibles).
Si je devais leur donner des conseils : envoyer un exemplaire papier au moins à l’auteur, proposer au moins des « collections » pour mieux classer les ouvrages et leur donner plus de visibilité, essayer au moins d’aider l’auteur dans le travail de mise en page, vite laborieux dans un ouvrage long ou avec des illustrations.
Bonjour,
Merci de vos messages qui conforte mon projet d’édition de mon mémoire master 2. Je viens d’apprendre qu’il était en noir et blanc…
Contactée il y a deux mois par mail, j’ai d’abord hésité à répondre et à m’investir dans ce projet. Après une réflexion personnelle et des conseils auprès de mes professeurs universitaires et d’école de travailleurs sociaux, j’ai été rassurée quand à la maison d’édition et même plutôt confortée pour tenter « l’aventure ».
Depuis j’ai retravaillé quelque peu mon ouvrage et j’ai surtout pris soin de respecter la mise aux normes. Le logiciel est facile à œuvrer et même agréable d’approche. L’accompagnement par une référente par mail est efficient, judicieux et rapide. J’apprécie particulièrement la philosophie de l’éditeur, à savoir, » libre accès à la connaissance ».
A force de « peaufinage », je suis satisfaite du résultat qui valorise encore davantage mon écrit de mémoire. J’ai la sensation agréable de terminer un travail non abouti du fait d’un manque de temps durant l’année scolaire.
Ce livre devrait me servir dans mes relations professionnelles.
Je suis sur le point de terminer mon dossier avec le PDF.
Merci de m’indiquer la suite des événements…délais de retour du livre…
Juste avant la publication…
Je vais publier ma thèse en version « adaptée au mode livre », aux EUE. Et franchement : je ne vois pas où est le problème (pour une thèse en tout cas). Je lis souvent le reproche qu il n y a pas de comité scientifique d évaluation, et que chez d autres c est le cas, ou que « publier chez HAL c est mieux même s il n y a pas de comité scientifique mais que c est pas grave cat le manuscrit est passé a la moulinette du jury de thèse ». Et bien moi je trouve qu aux EUE c est pareil : la thèse ayant été jugée par un jury académique …. je ne vois pas le problème. Bien entendu considérant que l auteur retranscrira dans le livre la même chose que dans son manuscrit (mais j ose penser quand même qu un Dr n est pas totalement débile).
Mais il ne faut pas s y tromper : le client cible des EUE est avant tout …. l auteur lui mm !. Car ce dernier va devoir acheter son bouquin …. mais c est pas grave.
Bref, moi ca me va.
Mieux vaut éviter de répondre aux sollicitations agressives des EUE qui font des bénéfices sur le narcissisme d’auteurs potentiels. L’un de mes étudiants vient de faire l’expérience, malgré mes mises en garde (ou peut-être par curiosité), en publiant un mémoire de fin d’études. Certes, le service s’annonce comme gratuit (bien sûr aucune relecture, l’auteur fournit tout, y compris les éléments de présentation annexes, hors couverture). L’ouvrage est mis en vente chez Amazon et autres filiales. Le contrat promet 12% de droits d’auteur. Cependant, l’auteur ne touche les droits que si les ventes dépassent une certaine somme MENSUELLE qui équivaut à plus de 11 ouvrages par mois (un ouvrage académique se vend rarement aussi bien, surtout quand il n’est pas acheté par les bibliothèques universitaires). En deçà, l’auteur peut recevoir des coupons pour… acheter des ouvrages à prix réduit de cette maison d’impression à la demande. L’auteur est également harcelé pour acheter à prix préférentiel un certain nombre d’exemplaires de son propre ouvrage. Bref, si ce n’est pas de l’escroquerie, c’est à tout le moins de la prédation. En tout cas, ce n’est pas de l’édition scientifique voire « universitaire », fût-elle européenne (siège à Sarrebruck, mais autres filiales de la holding en Moldavie et aux îles Maurice).
Franchement : je ne vois pas où est le problème.
Quelqu un peut il m expliquer ? … ??
Bonjour,
Je souhaiterai écrire un livre résumant mes cas cliniques et de la théorie. Je ne suis pas encore thèsé. Également un avec uniquement des fiches pour les étudiants.
Pensez-vous que j’ai le droit de publier sans avoir de sanctions par l’ordre des dentistes ? Je ne souhaite pas que cela soit validé par un comité scientifique ou je ne sais quoi.
Vous pensez qu’un livre dentaire peut se vendre à combien d’exemplaires ?
Quels sont les règles à respecter pour publier un livre comme je le souhaite, y’en a-t-il vraiment ? Ou elles ne concernent que ceux qui veulent faire une carrière universitaire (publi scientifique MCU…)
Est-ce que si je traduis mon livre et que je le vends à l’étranger je serais plus « tranquille » ?